時間は残酷だよね......。

La mémoire joue bien des tours... Une petite confrontation avec la réalité s'impose de temps en temps.

mardi, juin 06, 2006

Final Fantasy IX


Sorti en 2000, Final Fantasy IX tentait de renouer avec le classicisme des Final Fantasy sortis sur Super Nintendo : retour au thème central des cristaux, et retour de Amano Yoshitaka au character design. On la sentait bien. On avait tort.
En effet, sans doute condamnés à une fuite staviskyenne de par le rythme (imposé par qui ?) d'une sortie annuelle, les p'tits gars de Squaresoft se sont permis de penser que "renouer" voulait dire "remixer". Piochant allégrement et principalement dans les épisodes IV et VI (oh, les plus célèbres, ben ça alors ! Quel hasard !), Final Fantasy IX est, scénaristiquement, un patchwork un peu indigeste qui, de surcroît, se veut sérieux. Malheureusement le sérieux visé est constamment torpillé par des gags, et on n'accroche pas du tout, mais alors PAS DU TOUT aux rebondissements pseudo-scientifico-ouah-comment-le-jeu-y-s'barre-en-couilles ! du troisième CD.

Procédons par ordre : d'abord, qu'est-ce que c'est que cette idée saugrenue de mettre un fond gris ? On peut choisir la version "classique" en bleu, d'accord, mais cette idée du fond gris, qui est l'imbécile ? Ensuite il y a la tenue des personnages : c'est de la 3D sans anti-aliasing, et les persos sont dans le style "super-deformed" de Final Fantasy VII. Bref, ça fait un peu mal aux yeux, et on a une impression de flou texturel permanent. C'est pas flou gaussien, mais c'est pas net non plus. C'est vague.
Les personnages, franchement, ça partait sans doute d'un bon sentiment, mais le résultat n'est pas à la hauteur des attentes. D'abord le héros. Il s'appelle Zidane. En japonais ça s'écrit pourtant "Zitan/Jitan", donc "Gitan" à la rigueur, mais la transcription officielle est bien Zidane. Y a donc un trou-du-cul de japonais qui sait même pas faire la différence (pourtant pertinente en japonais) entre un "ta" et un "da" dans sa propre langue !!! Voyez comme ça invite à la confiance, comme on se sent tout de suite en adéquation avec le héros...
Après il y a La Brute ; on sent bien qu'il manque trop de charisme pour être un vrai méchant, mais en tout cas il est assez con pour faire La Brute : Steiner. Personnage constamment ridiculisé, Steiner est à Final Fantasy IX ce que Gnafron est à Guignol. Ca aussi ça donne bien envie de l'avoir dans son équipe....
Et puis il y a le second personnage principal, Bibi, qu'on est censé prononcer "Vivi", là encore ça devait être des étudiants étrangers qui bossaient sur la romanisation des noms. Vivi est une hérésie dans l'univers des Final Fantasy (voyez comme je fais bien mon puriste outré, hein) : alors que jusqu'à présent magicien noir (黒魔導師) était un job, c'est désormais une race. On en est ou on n'en est pas. Comble de malchance, le magicien noir jusqu'à présent redouté pour ses sortilèges surpuissants (Flare, Météor, tout ça, quoi) est ici incarné par un trouillard de première. Lui aussi on veut l'engager.
Les seuls personnages qui tirent leur épingle du jeu sont Freya, une dragoon, et Salamander, un monk. Et c'est tout. On a 8 persos, dont 6 dont on ne veut pas. Ca commence bien.
Après au niveau scénario, sous prétexte d'étoffement ça part en fait dans tous les sens, avec des copier-coller un peu trop gros pour que le joueur habitué n'ait pas la véritable impression qu'on se fout de sa gueule : on arrive dans un village de summoner (召喚士) où tout le monde est mort sauf une petite fille. Ooooh, comme dans FFIV alors ? Le méchant est le frère du gentil. Ooooh, comme dans FFIV aussi alors ?
Bref, rien de neuf, et même plutôt un sentiment de réchauffé.

Mais ce qui plombe littéralement le jeu, ce qui gâche proprement le plaisir auquel même un non-initié pourrait prétendre, c'est la lenteur apocalyptique du jeu. Tout est lent. Les combats à la vitesse maximum se traînent, et la narration est insupportable d'immobilisme. Entre des actions quasi-inexistantes, des dialogues interminables (même les fenêtres de dialogue apparaissent lentement), des parcours à travers des salles pleines de vide, la narration de Final Fantasy IX en fait l'exemple-type du RPG assommant et prétentieux.

Ce jeu est empreint d'un non-dynamisme fatal à l'aspect ludique lui-même, tiens, un peu comme le dernier Dantec.
Tandis que les épisodes de la Super Nintendo (je pense surtout à FFIV et à FFVI) sont cent fois plus limités techniquement, il en ressort une richesse scénaristique et une impression de tonus qui font cruellement défaut à cette resucée. Sans parler des incohérences des 2 derniers CDs du jeu, avec un boss de fin qui a dû voir de la lumière et est entré dans le jeu pour voir s'il y aurait pas une petite place pour lui en cette période de récession économique. Le boss de fin n'a tout simplement rien à faire là, il apparaît dans les 30 dernières secondes du jeu, on n'a JAMAIS entendu parler de lui avant !

Les musiques, enfin (on ne peut pas parler d'un Final Fantasy sans mentionner les musiques), c'est plutôt pas mal, avec de très bons thèmes parfois, notamment autour de la séquence culte du jeu - l'invocation d'Alexander - mais encore une fois Uematsu Nobuo montre qu'il peine un peu à se renouveler, et les mêmes thèmes sont souvent remixés 2 ou 3 fois, on finit par se lasser.

En somme, un Final Fantasy qui promettait beaucoup, mais qui, en dépit d'efforts purement techniques, déçoit énormément sur tous les plans.

4 Comments:

  • At 2:36 PM, Blogger Vincent said…

    Apres un FFXIII bancal, FFIX m'a, tout comme toi, pas mal decu sur le plan scenario ainsi que sur les persos.
    Je ne m'y suis pas trop attache et puis la venue de la Dreamcast a fait que j'ai delaisse plus ou moins cet episode.
    Mes FF preferes restent de loin le 6, 7, 10 et 12 .

     
  • At 5:14 PM, Blogger Robert Patrick said…

    un FFXIII ?!
    Ben mon salaud, tu connais du beau monde pour jouer à FFXIII avant le IX ! :-D
    Je suppose que tu parlais du VIII.
    Oui, le 8 était un peu naze au niveau du scénario, mais au moins il avançait plus vite.

     
  • At 2:11 AM, Blogger Vincent said…

    m'a trompette en effet ^^;
    C'etait bien de FFVIII que je voulais parler.

    Un truc pour ton site. je suis oblige de forcer l'encodage en UTF-8 pour afficher ta page.
    Pourquoi ne pas encoder en Shift JIS tout simplement ? (c'est automatique pour le navigateur)

     
  • At 2:45 PM, Blogger Robert Patrick said…

    Aaaaah j'l'attendais c'te question !
    Tout simplement parce que le Shift Jis aime pas les accents propres à notre belle langue française.
    Donc il aime le japonais mais pas le français, et je ne me vois pas écrire sans accents. L'unicode aime tout (c'est le principe).
    Pour être honnête, moi aussi au début je devais forcer l'encodage, et puis comme la page reste dans l'historique, l'encodage aussi, donc maintenant ça se met automatiquement.

     

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